JLAR  1999

 

 

 

Sommaire

 

SESSION POSTERS CREME EMLA ET EVOLUTION DES MODES D’INDUCTION CHEZ L’ENFANT

Auteurs : Dalmas S, Mazouzi S, Laffargue A, Hébrard A, Marciniak B.

Service d’Anesthésie-Réanimation 2, Hôpital Jeanne de Flandre, Lille

   Résumé 

Introduction :

 L’utilisation de la crème EMLA permet une prise de voie veineuse indolore, rendant possible chez l’enfant une induction intraveineuse à tout âge. En 1996 l’enquête sur la pratique de l’anesthésie en France a montré que l’induction par inhalation reste utilisée 9 fois sur 10 chez le jeune enfant Le but de cette étude a été d’une part de déterminer si l’introduction de I’EMLA a modifié les techniques d’induction dans notre service et d’autre part de mettre en évidence les facteurs associés à un échec de ponction sous EMLA.

Patients et méthodes 

Il s’agit d’un étude prospective menée sur une durée de un mois. Un questionnaire a été rempli au bloc opératoire par l’équipe anesthési­que pour tout enfant bénéficiant d’une anesthésie générale. Le recueil des don­nées portait sur la présence ou non d’un cathéter intra-veineux en pré-opératoire, et dans la négative sur l’existence d’un ou plusieurs sites de ponction préparé avec de I’EMLA, et du succès ou de l’échec de la ponction veineuse à ce niveau. L’existence d’une pathologie chronique (PC) éventuelle (hospitalisation antérieure pour le même motif) a été relevée. Les comparaisons ont été effectuées au moyen d’un test exact de Fisher pour les pourcentages, et d’un test t de Student pour les valeurs quantitatives.

Résultats 

Au total 227 fiches ont pu être exploitées. La population regroupait 147 garçons et 80 filles; la moyenne d’âge était de 6,4 ans, 46% des enfants avaient une pathologie chronique. Trente pour cent des enfants avaient un accès Veineux’ avant l’intervention, 48% avaient un ou plusieurs sites préparés avec de l’EMLA: dans un cas sur cinq la ponction à ce niveau a été un échec; la moyenne d’âge était dans ce sous-groupe de 5,1 ans vs 8,2 ans (p<0,05) dans le sous-groupe où la ponction était réussie; il y avait 33% d’échecs en présence de PC vs 14% en absence de PC (p<0,05). L’induction était faite par inhalation dans 18 % des cas dans la population générale et dans 34% des cas chez les enfants de moins de 6 ans hormis les nouveau-nés (vs 70% des cas en 1990 pour cette même tranche d’âge et dans le même service, p<0,05).

Discussion : 

Plus de 8 enfants sur 10 ont eu une voie veineuse avant l’induction anesthésique et ceci a modifié en quelques années de manière significative les modes d’induction dans notre service, surtout chez les jeunes enfants, où le taux d’induction intraveineuse a doublé. Il persiste cependant un taux d’échec modéré mais réel des ponctions sous EMLA surtout chez les plus. jeunes; par ailleurs l’existence d’une pathologie chronique complique la ponction veineuse. L’application de la crème EMLA peut dans certains cas créer une venoconstriction compliquant la ponction si la veine n’est pas de calibre suffisant. Ceci doit inciter pour ces patients à bien faire un repérage préalable du site de ponction, et àenlever la crème quelques minutes avant la ponction pour minimiser ce phéno­mène. Il est enfin possible que l’introduction du sévoflurane puisse dans l’avenir minimiser cette poussée de d’induction intraveineuse.

 

(1)    L’anesthésie en France en 1996. Ann FrAnesth Réanim 1998 ;17, noll :1337